Introduction
Les taxis parisiens font partie intégrante du paysage urbain depuis des siècles. Ils incarnent une solution de mobilité essentielle, témoin de l’évolution des technologies, des besoins urbains, et des régulations. Mais comment tout cela a-t-il commencé ? Du fiacre à cheval à la géolocalisation sur smartphone, l’histoire des taxis à Paris est riche, surprenante et profondément liée à la transformation de la capitale française.
Dans cet article, nous vous emmenons dans un voyage passionnant à travers les grandes étapes de l’histoire des taxis parisiens jusqu’à aujourd’hui.
🐎 Les débuts : les fiacres de Paris (XVIIe – XIXe siècle)
L’origine du mot “fiacre”
Le mot “fiacre” provient d’une auberge parisienne, l’Hôtel de Saint Fiacre, qui louait des voitures à cheval dès 1640. Ces véhicules tirés par des chevaux furent les premiers taxis en activité à Paris. On les appelait “carrosses à 5 sols”, car c’était leur tarif de base.
Un service réglementé dès le XVIIe siècle
En 1662, sous le règne de Louis XIV, le Parlement autorise l’exploitation publique des voitures à cheval avec conducteur. C’est la première réglementation officielle du transport urbain privé à Paris. Très vite, les fiacres sont soumis à des règles strictes, notamment sur les tarifs et les zones d’attente.
🚕 L’ère des voitures de place et la naissance du “taxi”
De la traction animale au moteur thermique
À la fin du XIXe siècle, l’invention du moteur à combustion interne bouleverse la donne. Les premières voitures de place motorisées apparaissent à Paris vers 1898, mais c’est en 1905 que naît véritablement le taxi moderne : la Compagnie Française des Automobiles de Place introduit des véhicules motorisés, appelés “taxi-auto”.
L’introduction du taximètre
L’un des tournants majeurs fut l’apparition du taximètre, un petit appareil mécanique destiné à calculer la course en fonction de la distance parcourue et du temps écoulé. D’où le mot “taxi”, contraction de “taximètre”. Ce dispositif permet plus de transparence et une meilleure régulation des prix.
🔥 1907 : les taxis de la Marne, symbole de l’histoire française
Impossible de parler des taxis parisiens sans évoquer cet épisode mythique de la Première Guerre mondiale. En septembre 1914, pour contenir l’avancée allemande, l’armée française réquisitionne près de 600 taxis parisiens pour transporter rapidement des troupes jusqu’au front de la Marne. Cet acte héroïque ancre définitivement le taxi parisien dans l’histoire nationale.
📈 Les années 1920 à 1970 : l’âge d’or du taxi parisien
Un service en pleine expansion
Entre les deux guerres, les taxis deviennent un service incontournable. Dans les années 1930, on recense plus de 15 000 taxis à Paris. Les modèles Peugeot, Renault, Citroën deviennent omniprésents. Le taxi est synonyme de modernité, confort et efficacité.
Le rôle de la plaque de taxi
Dès les années 1950, la licence de taxi (ou “plaque”) devient obligatoire. Le nombre de plaques est limité par la préfecture, créant une rareté qui impactera fortement le secteur pendant des décennies.
🧑⚖️ Les réglementations clés du XXe siècle
Une profession encadrée
La profession de chauffeur de taxi à Paris est réglementée :
- Permis B + formation professionnelle obligatoire
- Vérification annuelle du taximètre
- Stationnement autorisé uniquement sur les stations officielles
- Tarification fixée par arrêté préfectoral
Les zones d’attente et maraude
Les taxis parisiens ont le droit de “marauder”, c’est-à-dire circuler à vide à la recherche de clients dans Paris intra-muros. En revanche, des zones d’attente spécifiques sont prévues à Roissy, Orly, les gares, etc.
📱 Le choc de la modernité : Uber & la crise des taxis (2010 – 2020)
L’arrivée des VTC et la crise
En 2011, l’arrivée d’Uber en France provoque une onde de choc. Le modèle économique disruptif des VTC (Voitures de Transport avec Chauffeur), souvent moins chers et plus flexibles, entraîne une perte massive de clientèle pour les taxis parisiens.
Les manifestations et grèves
Entre 2014 et 2016, plusieurs grandes grèves paralysent Paris. Les chauffeurs de taxi protestent contre ce qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale, car les VTC ne sont pas soumis aux mêmes obligations réglementaires (formation, tarifs imposés, etc.).
🚀 De 2020 à 2025 : la digitalisation du taxi parisien
Les applications officielles de taxis
Face à la montée des VTC, les taxis parisiens modernisent leur offre avec des applications comme G7, Taxis Bleus, ou FreeNow. Réserver un taxi devient aussi simple qu’un VTC. Certains taxis proposent même des abonnements pour les entreprises et les particuliers.
La transition écologique
Depuis 2020, les taxis sont incités à passer à l’électrique ou à l’hybride, dans le cadre du plan climat de la Ville de Paris. L’objectif est d’avoir une flotte de taxis 100 % propre d’ici 2030.
🏁 Les taxis aujourd’hui : une alternative fiable et réglementée
En 2025, le taxi parisien reste une solution fiable, réglementée et sécurisée, en particulier pour :
✅ Les trajets vers les aéroports (Roissy, Orly)
✅ Les professionnels (facturation en compte)
✅ Les personnes âgées ou à mobilité réduite
✅ Les événements d’envergure (salons, congrès, mariages)
Avec près de 18 000 taxis enregistrés à Paris, le service est stable et de qualité, encadré par la préfecture et modernisé par la technologie.
Conclusion
L’histoire des taxis à Paris est une épopée urbaine faite d’innovations, de réglementations, de crises et de modernisation. D’un simple fiacre au service digitalisé d’aujourd’hui, le taxi parisien a su évoluer tout en conservant son statut de service public essentiel. Si les VTC ont bouleversé le marché, les taxis ont su s’adapter, se réinventer, et continuer à occuper une place centrale dans la mobilité urbaine parisienne.